Bien que le nom du château suggère que le bâtiment est faible,’Roquefixade’ (roche fixe) ou’roche fissurée’ (roche fissurée) évoque simplement une énorme faille naturelle, qui a été fixée par la construction d’un arc en pierre dans le château. La construction du château a commencé au XIe siècle sous l’impulsion des comtes de Toulouse, auxquels il appartenait.
Le château de Roquefixade
Ce dernier lui confie, successivement, jusqu’à la croisade contre les Albigeois, à la fois à ses voisins les Comtes de Foix et à la lignée de Pailhès, lorsque les relations avec les Comtes de Foix sont tendues. Cette alternance de possession se poursuivit jusqu’au terrible épisode de la croisade contre les Albigeois, au cours de laquelle le château servit de refuge à plusieurs Parfaits, qui auraient conduit les hommes de Simon de Montfort à mettre le feu, en représailles, au village au pied du château. Après cet épisode, le château, qui conservait encore sa position stratégique fondamentale pour le Royaume de France, avec Montségur, à l’extrémité sud-ouest de la frontière avec l’Aragon (frontière définie en 1258 par le traité de Corbeil), a été acquis par le roi de France, Philippe II l’Audacieux, en 1270 auprès de Raymond de Pailhès, ce qui lui a permis de contrôler le site et de se prémunir contre la volonté du comte de Foix. Sur le site du village, qui fut incendié par les troupes de Montfort, le Sénéchal de Briatexte fit fonder une bastide en 1288, selon un plan régulier typique de ce type d’agglomération, et l’appela “La Bastide de Montfort”. Mais aussi triste que ses frères, le château de Roquefixade finit ses jours quand, en 1632, la décision d’abandonner ces bâtiments à cause des coûts d’entretien élevés fut prise par Richelieu et Louis XIII. D’un bâtiment de défense et stratégique, Roquefixade est devenu une carrière de pierre……..
Un château toujours présent
Malgré cette réutilisation de la matière première, le château n’a pas complètement disparu. Évidemment, ce n’est plus le précieux bâtiment qui se dresse aujourd’hui sur le pic rocheux, mais un vague rappel. Cependant, malgré les outrages du temps et de l’homme, les vestiges qui ont surmonté le passage du temps permettent de reconstituer la structure globale du bâtiment. L’accès au château se fait, et se fait encore, par le chemin à gauche du bâtiment. Cependant, ce qui est aujourd’hui une voie piétonne était autrefois une rampe qui précédait à l’origine une porte extérieure. Une fois au pied du château, on peut voir que tous les éléments qui composent la défense sont concentrés sur le côté nord-est du bâtiment, qui était le plus vulnérable. Des deux murs, qui se chevauchaient en forme de 8, il ne reste que le premier, d’environ 40 mètres de long, qui entoure les bâtiments. Du second mur, ce qui reste sont des ruines qui montrent que ce dernier abritait les bâtiments, répartis autour d’une cour et d’une tour (que l’on peut deviner grâce à plusieurs vestiges). Cependant, il y a une chose qui n’a pas changé au cours des siècles : la vue magnifique que cet endroit offre sur le Lauragais, Corbieras et le Pays d’Olmes.