Un voyage dans la vallée de la Loire est l’excuse parfaite pour entrer dans la machine à remonter le temps et remonter les siècles qui ont précédé et légitimé la Révolution française. C’est une enclave dorée du pays gaulois où surgissent des châteaux imposants et luxueux, nourrissant l’ego des monarques et des courtisans qui aimaient beaucoup à prendre leur pouvoir à l’excès. Sur les deux rives de la Loire (La Loire en français), ainsi que dans ses affluents, il y a une concentration de châteaux ou de résidences de palais difficiles à trouver dans d’autres régions d’Europe. Aux XVIe et XVIIe siècles, les rois et la noblesse de France ont compris que le pouvoir se mesurait plus par la richesse et l’ostentation que par une armée, en étant vainqueurs simplement parce qu’ils étaient entourés d’une monumentalité incomparable, accessible uniquement aux dieux vêtus du Soleil et de l’Absolu. Pour cette raison, au centre du pouvoir de la France de l’âge moderne, il y avait un jeu d’intrigue et de « Je plus que vous » qui absorbait même les concepts de la Renaissance italienne afin de rapprocher l’Art de la Monarchie. Aujourd’hui, la force de la Route des Châteaux de la Loire explique toute cette période et nous fait participer à cette bataille pour le pouvoir royal.

Récemment, j’ai eu la chance de faire un voyage dans les châteaux de la Loire et de visiter la région centrale de la Vallée, en entrant dans ces constructions uniques ainsi que dans les villes et villages qui vieillissent comme les meilleurs vins, avec un bon arôme et un meilleur goût. Je vous raconterai ensuite les particularités de ce circuit avec lequel vous pourrez rassembler des informations d’intérêt dans un bref guide pratique où vous pourrez capturer un voyage essentiel en Europe.

L’importance historique de la Vallée de la Loire

La Loire n’est pas seulement le plus long fleuve de France, avec plus de 1000 km entre le Massif Central et Nantes, son adieu à l’Atlantique. Pas du tout à fait. L’importance de la Loire réside avant tout dans le fait que ses eaux sont le reflet d’une époque historique sans laquelle le pays qu’elle est aujourd’hui ne serait pas compris. D’une certaine manière, on peut dire qu’ici, de ces boues (la monarchie absolutiste), ces boues (la Révolution française), que la semence d’un peuple combattant désireux de se libérer des chaînes de ceux qui se considéraient comme des pièces uniques et irremplaçables (« L’Etat, c’est moi », dirait Louis XIV) a été plantée dans les jardins du Palais bien avant le 14 juillet 1789.

Il y a toujours eu des forteresses et des châteaux dans la vallée de la Loire, surtout autour de villes comme Orléans, Blois ou Tours. Pendant longtemps, la Loire a été une sorte de frontière naturelle en temps de guerre, tant à l’intérieur qu’avec l’Espagne, lorsque même les Pyrénées n’étaient pas le concept d’une barrière entre les nations comme nous pouvons l’avoir aujourd’hui. Même plusieurs des grandes batailles de la guerre de 100 ans entre les Français et les Anglais, avec l’apparence bien connue d’une Jeanne d’Arc libératrice, se sont déroulées ici jusqu’au 15e siècle. On comprend alors la construction de bastions défensifs dans les villes et à l’extérieur, de murs et de tours à couvrir d’hommes armés pour défendre un territoire.

Mais lorsque la paix arrive dans cette région et que les frontières les plus conflictuelles se trouvent à des centaines de kilomètres de distance, un nouveau tour de poignet est pris sur les rives de la Loire. La plupart de ces châteaux n’ont plus de raison d’être issus du combat et sont maintenant entre les mains des membres de la royauté et de l’aristocratie française qui leur donnent un usage différent, loin de leur origine. Ce type de construction a été modifié au gré de ceux qui y voyaient une option idéale pour y construire leurs résidences palatiales. Les châteaux de la Loire deviennent de purs exemples de l’opulence d’une cour d’élus qui commençait à oublier un village qu’il regardait d’en haut. Il ya des ouvertures où il n’y avait qu’un mur, les chambres sont décorées, les tours sont décorées avec la Renaissance italienne comme un miroir dans lequel regarder. Du fort à l’immense manoir, des murs aux somptueux jardins, des barbacanes aux salles de musique et aux salles pleines de tableaux. De l’écurie à la serre pour planter des fleurs et des orangers…. Le concept original ne change pas seulement, il s’estompe complètement.

Henri IV et Louis XIV apparaissent tour à tour, les Médicis entrent dans les salles du Palais et commencent à tirer les ficelles d’une marionnette vêtue de ficelles d’or. Ducs, comtes et dauphins…. princesses, princesses, princesses, infantas et propriétaires terriens, tous ont pour eux-mêmes la majeure partie d’un gâteau qui fait l’envie des trônes européens. La force ne se mesure plus à l’armement mais au luxe et aux grands faustos, à l’élégance excessive et à une culture transformée en art.

La Vallée de la Loire

La Vallée de la Loire commence à recevoir des artistes italiens attirés par les grandes promesses et les grandes fortunes, qui mettent tous leurs efforts artistiques pour satisfaire les exigences des propriétaires de la culture. En fait, Léonard de Vinci lui-même a passé ses dernières années dans un hôtel particulier à Amboise (Clos Lucé) invité par le roi François Ier (un rival féroce de Charles Ier d’Espagne et V d’Allemagne). Le mécénat a son poids en or et cela se voit dans le grand nombre de châteaux parfaitement enchantés au cœur de la France.

Quand le pouvoir monte à Fontainebleau et Versailles, où la pompe et la pétulance se déplacent, la région de la Loire se rend compte qu’il n’y a pas de musique pour tant de salles de danse et que la poussière de l’oubli et de la décadence commence probablement à pleuvoir sur ces châteaux. Tout le reste est devenu de l’histoire ? les révolutions, la République et les guerres de chars et d’éclats d’obus sont arrivées. Heureusement pour le voyageur, il y en a encore beaucoup et aujourd’hui nous sommes tous ceux qui peuvent entrer dans les beaux châteaux ou châteaux de la Loire. En fait, ils font déjà partie de ce qu’il est convenu d’appeler le patrimoine mondial et l’une des régions les plus intéressantes et monumentales de France.

 

On dit qu’il y a plus de 200 châteaux autour de la Vallée de la Loire, dont 50 sont d’une certaine importance et une vingtaine dans lesquels on aurait raison de les inclure dans sa liste. Ces chiffres ne sont en aucun cas des crottes de dinde, et en disent long sur la difficulté de choisir les châteaux de la Loire à voir en voyage. Comme toujours, le temps est le plus grand inconvénient, car vous gagnez, surtout si vous vous considérez comme un vrai passionné de châteaux dès votre plus jeune âge.

Dans notre cas, nous avons eu quatre jours complets dans la région, à partir d’Orléans jusqu’à Blois. Les options étaient si nombreuses qu’il a fallu beaucoup de temps pour parvenir à un accord avec un millier de guides de voyage, les recommandations des internautes et d’autres recommandations personnelles. Puis nous avons choisi une série d’essentiels, en pouvant alterner aussi avec des villes comme Orléans, Blois, Amboise et un peu de Tours, en laissant un peu d’improvisation (que faire le voyage en voiture de location est toujours plus facile) et puis nous avons obtenu le mélange que nous recherchions. Et le résultat était, après tout, notre voyage.

Les châteaux visités dans la Vallée de la Loire

Dans cet ordre, les points visités étaient : Orléans, Olivet, Germigny-des-Prés, Saint-Benoît-sur-Loire, Château de Sully, Gien (vue panoramique), Pont de Briare, Château de Villesavin (fermé de l’extérieur), Château de Cheverny, Château de Chambord, Blois (ville et château), Château de Chaumont, Amboise (ville et château), Château de Chenonceau, Tours (route de nuit à travers la vieille ville), Citadelle Royale de Loches, Montrésor (vue panoramique) et le Château de Valençay. De ce dernier endroit, nous retournons à Blois pour prendre le train jusqu’à Madrid, notre maison.

Quel que soit l’itinéraire que nous avons emprunté à travers la vallée de la Loire, nous avons toujours pu laisser derrière nous des châteaux ou des joyaux d’une visite nécessaire. Villandry, Azay-le-Rideau, Ussé, Chinon, Meung-sur-Loire, Chamerolles…. et ça pourrait être comme ça toute la matinée en mentionnant des endroits qu’on ne pouvait pas voir. La consolation réside dans le fait que la vallée de la Loire offre suffisamment d’espace pour beaucoup plus de voyages, qui sait si même en passant par Angers et en arrivant à Nantes où coule la plus longue des rivières françaises. Ou en vélo au lieu de la voiture (il existe un itinéraire adapté aux vélos appelés Loire à Vélo qui traverse la vallée sur plus de 800 km), ou en prenant l’un des bateaux qui traversent une partie de la Loire….. Comme je l’ai dit, les possibilités sont grandes.

 

Chacun des coins qui ont été les protagonistes de ce voyage nous a marqué. Parfois des villes, d’autres petits villages et de nombreux châteaux avec une histoire très mouvementée autour d’eux. Vous trouverez ci-dessous une revue de chacun d’entre eux en vue d’augmenter leur niveau de détail dans un proche avenir par le biais d’articles ou de vidéos à publier sur le blog. C’est parti. C’est parti :

Orléans

Point de départ de ce voyage. Nous commençons à visiter les principaux noyaux d’une ville avec deux dames indiscutables, la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans et l’omniprésente Jeanne d’Arc, dont l’histoire a été écrite avec des lettres dorées sur les murs et les ouvertures de la métropole française. Orléans est une ville très européenne, avec de nombreux coins charmants du Moyen Âge, de la Renaissance et du néoclassicisme.

Orléans est fait pour marcher, et c’est comme ça qu’on l’a fait. La zone entourant la cathédrale et la disposition du chardon maximum et le Decumanus romain sont parfaitement conservés, bien que les maisons médiévales classiques avec des cadres en bois sur leurs murs y soient nées. La rue de la Charpenterie, avec son exquise concentration médiévale, est aussi superbe que la rue de la Charpenterie, mais sa grandeur se voit dans la rue Jeanne d´Arc avec ses tramways qui s’échappent du décor incontesté de la cathédrale gothique (ce qui, si vous le regardez de l’extérieur, est impressionnant, ne manquez pas la maîtrise des vitraux).

D’ailleurs, nous sommes déjà entrés dans le XXIe siècle pour suivre les traces de Thoma Vuille, auteur dans le métro de Monsieur Chat (Don Gato), un tableau que l’on peut voir sur les toits non seulement de cette ville mais aussi de Paris ou d’autres endroits dans le monde, et qui est devenu une icône du graffiti de rue.

Promenade du moulin à eau d’Olivet

Juste à l’extérieur d’Orléans se trouve l’une des plus belles promenades fluviales de la région. Cette fois, le fleuve n’est pas formé par la Loire mais par le Loiret, un petit affluent de seulement 12 kilomètres. Il y a de vieux moulins à eau et de petits palais avec des quais très curieux où nous avons pensé qu’il serait intéressant de faire une promenade. Un bon nombre d’oiseaux aquatiques nous ont accompagnés tout au long du chemin, malgré le froid horrible de ce jour-là (qui dépassait rarement 0 degré Celsius).

C’est au printemps et surtout en été que cette zone a le plus d’impact, car il est possible de naviguer en bateau le long de la rivière et de suivre complètement l’itinéraire des moulins à eau. Et il n’apparaît généralement pas dans les guides de voyage, ce qui rend difficile de voir le tourisme étranger là-bas. C’est l’un des secrets les mieux gardés des gens d’Orléans. (Entrée libre)

L’Oratoire carolingien de Germigny-des-Prés

Sur le chemin de Sully-sur-Loire par la D60, il y a un tout petit village dont l’église principale est un trésor inestimable. C’est, non moins, un oratoire du 9ème siècle parfaitement conservé, surtout l’abside avec une mosaïque sans Jésus-Christ mais avec la représentation d’anges gardant l’Arche d’Alliance. C’est l’une des rares représentations architecturales de l’époque carolingienne et son intérieur suggère une église byzantine de Grèce ou l’ancienne Constantinople. (Entrée libre).

L’Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire (Saint Benoît de la Loire)

En suivant la route D60 en direction de Sully, à seulement 5 km de l’Oratoire Carolingio de Germigny-des-Prés, nous nous sommes arrêtés devant une abbaye bénédictine fondée en 630 après J.C. et qui représente à la fois l’extérieur et l’intérieur des styles architecturaux des XIe et XIIIe siècles. Dans une crypte sombre pleine de chapiteaux historiques et de lampes à huile, un coffre avec les restes de Saint Benoît est conservé depuis sa fondation.

Comme il faisait froid l’après-midi d’hiver un jour de semaine, nous avons pu être seuls au monument, contempler les tombes de marbre ou essayer de lire les sombres histoires racontées par les chapiteaux des colonnes. Une note sur la pierre nous a dit que Jeanne d’Arc est venue ici avec le roi Charles III pour remercier Dieu pour la victoire dans la bataille d’Orléans sur les Anglais. (Entrée libre).

Château de Sully

Nous avons vu notre premier château de la Loire dans la ville de Sully-sur-Loire. Son nom vient de son premier habitant, le Grand-Duc de Sully, Maximilien de Béthune, ministre de la cour du roi Henri IV et l’un des hommes politiques les plus importants de l’histoire de France des XVIe et XVIIe siècles. C’est l’une des constructions apparemment « les plus médiévales » que nous trouvons sur la Route des Châteaux de la Loire et, par conséquent, l’une des plus attrayantes que nous visitons. Ses douves, ses canaux pour sauver les crues de la Loire, ses tours surmontées de toits coniques sombres ou son pont-levis rappellent une époque de chevaliers et de princesses.

Comme nous avons passé la nuit à Sully-sur-Loire, nous en avons profité non seulement pour visiter l’intérieur du château, mais aussi pour nous promener dans ses jardins (nous avons trouvé un castor nageant dans le canal) ou pour revenir le soir après le dîner pour voir comment il était illuminé (l’entrée du château a un prix de 7€ pour la visite gratuite et 8€ pour la visite guidée).

Gien

Ici, nous avons fait un arrêt panoramique d’où nous avons regardé de la rive de la Loire jusqu’à une ville couronnée, bien sûr, avec un immense château. Malheureusement, il a été fermé pour la construction, mais cela nous a permis de le voir à l’extérieur par une matinée froide et ensoleillée. A une demi-heure de Sully et à 15 minutes de Briare, notre prochaine destination.

Briare, le pont du canal

La période de splendeur de la Vallée de la Loire a permis la réalisation de travaux d’ingénierie spectaculaires grâce à l’investissement de la royauté et à l’arrivée de grands génies qui ont apporté leurs idées. L’une de ces choses folles se trouve à Briare, qui a un concept que je n’ai jamais vu auparavant, celui d’un pont de canal. Ils ont réussi à faire un pont navigable qui mélangerait les eaux de deux canaux, laissant la Loire à leurs pieds.

On a l’habitude de voir les navires passer sous les ponts, pas sur eux. Mais au 17ème siècle, il y avait aussi des idées qui nous semblent encore aujourd’hui être de vraies chimères…. Mais elles fonctionnent !

Malheureusement, nous sommes dans une période de renouveau avant l’arrivée du printemps, lorsque cette partie réunit de nombreux touristes qui prennent un bateau pour passer du canal de Briare au canal de la Loire. Mais nous avons pu nous faire une idée plus ou moins précise de ce qu’est un canal pont.

Château de Villesavin

Bien que fermé, il s’agit d’un autre des châteaux de la Loire qui n’apparaissent généralement pas dans les guides ou quoi que ce soit d’autre. Le plus beau, c’est qu’il nous a surpris en route pour Cheverny (à 6 km), et comme nous étions dans notre propre véhicule de location, nous avons pu nous arrêter et prendre des photos de la route. Au passage, nous rencontrons de très beaux ânes et les très belles Highlands ou vaches écossaises à poil long.

Apparemment Villesavin est connu pour son « Musée du Mariage du 19ème siècle », avec des robes, des voitures et des objets obtenus des nonnes les plus élégantes de l’époque.

Château de Cheverny

Le Château de Cheverny est l’un des meilleurs châteaux de la Loire. De ceux dont on peut dire « ne partez pas sans y aller ». Ici, le concept du château est très différent de celui de Sully, par exemple, et nous rapproche beaucoup plus de l’idée d’un palais plein d’éléments classiques avec une symétrie et une élégance qui frise la perfection. Habité par la famille Hurault depuis le XVIIe siècle (leurs descendants occupent déjà une partie du palais), il n’est pas remarquable pour la grandeur du monument mais pour son exquise et son bon goût, ce que l’on peut voir aussi dans les pièces intérieures (ils ont un salon avec des peintures de Don Quichotte ou une chambre d’enfant gardée intacte avec tous ses jouets).

Derrière le palais, il y a un autre bâtiment unique connu sous le nom de L´Orangerie ou serre, qui servait à planter des oranges et qui abritait le tableau de la Joconde de Léonard de Vinci au milieu de la Seconde Guerre mondiale. Les jardins, les écuries ou le chenil (avec 100 chiens de chasse français) font également partie d’une visite qui peut être prolongée aussi longtemps que vous le souhaitez.

Et je n’oublie pas un détail que les amoureux de Tintin vont adorer. Cheverny est le mythique Moulinsart, qui a inspiré Hergé pour le château d’Haddock, où se déroulent de nombreuses aventures. Pour cela, il existe un musée Tintin qui ravira aussi bien les amateurs plus âgés que les plus jeunes (entrée gratuite à Cheverny et aux jardins 9€, si vous incluez le musée Tintin 13´€. Ouvert 365 jours par an).

Château de Chambord

Pour moi le château de Chambord est probablement le château de la Loire que j’ai le plus aimé, bien sûr en spectacularité il peut être numéro un (son rival en cela est Chenonceau pour beaucoup de gens). En fait, Chambord, qui est né pour être un pavillon de chasse pour le Grand François Ier, est la meilleure représentation de la Renaissance française, avec des ajouts supplémentaires par rapport à l’italien, et avec un niveau de surcharge que beaucoup penseraient baroque. On dit que Léonard de Vinci lui-même avait quelque chose à voir avec son projet, puisqu’au moment de sa dernière retraite à Amboise (parrainée par le Roi) il vivait déjà ce que l’on peut voir aujourd’hui.

Chambord est l’icône la plus populaire sur les affiches, brochures, guides ou cartes postales dans la vallée de la Loire, surtout quand on le regarde directement depuis l’un des canaux qui passent. La visite s’est faite librement et nous a permis de nous perdre dans des séjours en suivant n’importe quel itinéraire soumis à notre caprice et à notre intuition. De cette façon, nous nous sommes retrouvés dans les chambres où dormait la royauté, d’immenses couloirs, des galeries de trophées et, bien sûr, en utilisant un ingénieux escalier à double hélice, quelque chose que je n’avais jamais vu de ma vie. Vous pouviez voir les gens descendre les escaliers comme vous, mais vous ne pouviez pas les traverser parce qu’ils étaient sur un autre tronçon. L’esprit de la Renaissance…… plus besoin d’y penser.

Peut-être que ses intérieurs sont, pour la plupart, plus vides que d’autres châteaux (par exemple Cheverny), mais après les révolutions du 19ème siècle, une grande partie de son mobilier d’origine a été perdue. Bien que, sans aucun doute, il vaut la peine de monter sur le toit et de voir différentes tours se tordre vers le ciel comme s’il y avait un autre monument au-dessus, ou de chercher des vues panoramiques à 360º pour profiter d’un vrai château (droit d’entrée : 11€, si vous laissez votre voiture dans le parking, 4€ de plus, étant le seul parking près d’un château de la Loire qui est à la charge des visiteurs).

Blois : une ville intégrée dans son château et vice-versa

La ville de Blois est l’un des points à franchir sur une route de la Vallée de la Loire. Partout où Jeanne d’Arc a haranguée ses troupes lors de la bataille d’Orléans contre les Anglais, il n’y a pas seulement un château Renaissance dont on peut voir les couleurs depuis les fenêtres, mais aussi une petite ville que nous avons trouvé intéressante à visiter. Au début, nous avons été surpris de ne pas voir le tourisme (peut-être parce que c’était la basse saison) et de rester sur la place qui fait face à la façade du château tout seul. De là, les vues de la ville avec la Loire en toile de fond sont magnifiques…..

La meilleure chose était que nous nous sommes rencontrés au marché du samedi, qui est très populaire et qui amène les habitants de Blois à la Place Louis XII pour faire leurs courses, prendre un chocolat chaud ou….. goûter une bonne paella. Oui, tu as bien lu cette paella. Tous les samedis, un Salamancan place ses produits (jambons, longes, saucisses) près d’une immense poêle à paella qui, semble-t-il, a beaucoup d’attrait pour les Français.

Nous étions deux fois à Blois, comme intermédiaire entre Chaumont et Amboise, et dans les dernières heures de notre voyage, comme ici nous avons pris l’Elipsos Trenhotel à Madrid. Nous avons donc eu la double chance de nous perdre dans les ruelles étroites et authentiques, d’entrer dans l’église Saint-Nicolas ou simplement de regarder les vitrines des nombreux antiquaires qui s’y trouvent.

Château de Chaumont

Le château de Chaumont n’était pas sur la route d’origine, mais nous sommes passés si près quand nous sommes passés de Blois à Amboise sur la D942 que lorsque nous avons regardé ses tours médiévales, nous n’y avons pas réfléchi à deux fois et nous nous sommes arrêtés. Et je dois dire que ce fut un succès, surtout lorsque nous nous sommes retrouvés face à ce fabuleux Château, beaucoup plus proche de ce que nous avions vu à Sully que de Cheverny ou d’autres. C’est un château……. dont on imagine dans les histoires comme celles de la Belle au bois dormant, avec son pont-levis à l’entrée et ses tours mystérieuses qui communiquent les différentes plantes.

Chaumont était autrefois la demeure de la puissante Catherine de Médicis, admiratrice des prophéties de Nostradamus, qu’elle a amené à plusieurs reprises dans ce même château. Puis elle l’échangera à Diana de Poitiers, le premier amant de son mari, contre Chenonceau. Ses chambres sont décorées plus près du XIXe siècle que de cette période d’intrigue, mais surtout elles compensent les vues sur la Loire en tout temps, et une cour très intéressante où se détache un puits avec des reliefs d’archers. (droit d’entrée château de base + écuries 10€).

Amboise, l’une des plus belles villes de la Loire.

La ville d’Amboise donne sur la Loire avec un vent du Moyen Âge lointain. C’est ce que disent les maisons à ossature bois dans la partie basse de la ville, tout comme le château, qui regarde du haut. Amboise a un nom qui lui est associé, Léonard de Vinci, qui y a vécu ses dernières années, plus précisément dans la demeure du Clos Lucé, et aujourd’hui ses restes reposent dans la chapelle de San Humberto (qui à l’extérieur est une merveille). Le mélange de château (avec ses vues célèbres sur la Loire), San Humberto, où l’on peut rendre hommage au génie de la Renaissance, et une ville accueillante à l’étranger, font d’Amboise un lieu de visite incontournable en un et mille voyages dans la Vallée.

Handy dans la taille, il a toujours des détails qui le rendent plus chaud (même dans ses hivers froids), comme un atelier de dégustation de biscuits, des maisons de plus de cinq cents ans avec leurs façades intactes et cette odeur de croissant et de gaufre qui coule dans chacune des rues. La silhouette d’Amboise fait partie de ce qui a été déclaré site du patrimoine mondial. La dernière demeure des grands génies devrait toujours être. Et aussi avec mérite…. (Le billet d’entrée pour visiter le château et la capitale de San Humberto a un coût de 10merecimiento…€)

Chenonceau, le château des Dames.

Le fait qu’il soit le château le plus visité non seulement dans le Val de Loire mais aussi à côté de Versailles dans toute la France est pour le moins significatif. Chenonceau, c’est l’élégance transformée en un fabuleux Château aux conditions uniques. Par exemple, c’est un pont qui traverse le Cher ou est connu comme le château des Dames parce que ses véritables protagonistes étaient des femmes, avec Catherine de Médicis et Diana de Poitiers en tête, ainsi que d’autres reines européennes.

Chenonceau est une surprise, surtout quand on connaît l’immense galerie d’échiquiers qui, sur soixante mètres, défie les courants d’eau. Il est sublime tant à l’intérieur, avec des pièces d’éblouissement, surtout celles qui appartiennent aux femmes qui l’habitaient, qu’à l’extérieur, avec sa longue arcade qui en fait un pont qui défie les deux côtés. A la fin, celui-ci est la proie des objectifs des caméras qui cherchent à dépeindre ses reflets dans la rivière.

En fait, au milieu des jardins de Diana, nous étions sous une pluie battante et nous avons dû partir plus tôt que prévu. S’il faisait nuageux et pluvieux, je ne peux pas imaginer ce que ce serait de le rencontrer par une journée d’été bleue…….

(Billet de base : 11 euros. Avec ipad comme audioguide 13 euros. Ouvert 365 jours par an).

L’ancienne capitale de la France depuis plus d’un siècle a un centre historique minuscule mais très attrayant. La place Plumereau vaut la visite de la ville de Tours. Ses maisons en bois et son atmosphère en font un espace totalement idyllique en tout temps. Malheureusement, nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour visiter la ville et nous n’avons fait qu’une promenade l’après-midi-nuit à travers l’âme des vieux Tours et sortir dîner dans l’un des nombreux restaurants qu’il y a dans quelques mètres carrés.

Cela m’a vraiment surpris, à cause de ses formes, de son atmosphère de rue… et d’un Hôtel de Ville qui n’est rien ou presque rien à envier à la ville de Paris.

De là, nous partons à la découverte de Loches et du château de Valençay, après avoir passé une nuit merveilleuse qui a commencé avec la pluie et s’est terminée avec les étoiles qui illuminent la rue plus que les réverbères eux-mêmes.

La Cité Royale de Loches

L’affaire Loches n’est pas un château…. c’est beaucoup plus. C’est une citadelle médiévale qui ne manque de rien, surtout pour vous donner l’impression d’être un conte de fées ou un épéiste. Les belles maisons de la Renaissance s’enfonçaient de plus en plus profondément jusqu’à ce que nous atteignions le sommet d’une série de pentes et que nous atteignions le sommet d’une colline. On y trouve la Résidence Royale de la famille Valois, avec l’empreinte d’Agnès Sorel, l’amant préféré du roi Charles VII mort avant son 30e anniversaire et qui donne son nom à une élégante tour. Ou avec l’église de Saint-Ours, un fabuleux mélange d’éléments romans et gothiques, qui abrite le tombeau élaboré d’Agnès Sorel elle-même.

Mais je garde en particulier la partie la plus ancienne…… le Donjon et les donjons de Loches, qui sont probablement les plus explicites et les mieux conservés en Europe. Là-bas, les chaînes, gribouillis ou graffitis des condamnés à mort survivent encore….. et vous pouvez sentir l’obscurité et l’humidité de quelques horribles cellules punitives. Vous pouvez même visiter une cellule en bois destinée aux malheureux dignitaires qui ont dû faire leurs affaires dans un tiroir.

C’était une période difficile à Loches à cette époque…. mais aujourd’hui, ce qui reste est une belle ville, pour beaucoup des plus belles de France. Et parfait pour servir de base sur une route à travers la Vallée de la Loire.

(Prix d’entrée au château et aux donjons : 7´€)

Montresor

A mi-chemin entre Loches et Valençay (route D760), le hasard nous a conduit à l’un des membres de la liste des plus beaux villages de France. Montrésor, minuscule, à tête montante, est en soi une composition parfaite….. bucolique, et assez loin de tout pour pouvoir partir à la retraite. Nous nous sommes juste arrêtés un moment pour prendre des photos et chercher un endroit pour manger (mission impossible un dimanche), mais c’était assez de temps pour réaliser que cet endroit était une vraie merveille.

Le château de Valençay

Notre dernier château lors de cette descente de la Loire était l’un des plus spéciaux. Non seulement il me semble qu’il est parmi les trois plus spectaculaires de toute la vallée, mais aussi que son histoire mérite d’être racontée. Beaucoup de gens ignorent que la famille royale espagnole et beaucoup de ses courtisans ont vécu en « exil doré » ici entre 1808 et 1814, à l’époque de la Guerre d’Indépendance. Ici, Ferdinand VII et de nombreuses compagnies, invitées par Napoléon alors que les Français envahissaient la péninsule, ont passé quelques années très heureuses entourées de luxe. C’est incroyable de voir les dépendances dans lesquelles les Bourbons vivaient à pleine vitesse et de penser qu’en Espagne le peuple se battait contre une armée puissante avec le minimum de ressources.

Valençay a été utilisé par Charles Maurice Tayllerand, ministre des Affaires étrangères de Napoléon, pour accueillir les dignitaires étrangers de la meilleure façon possible…. afin de les impressionner. C’est pour ça qu’il ne manque de rien. Parce qu’elle dispose même d’un théâtre privé construit spécialement pour rendre le séjour de la famille royale espagnole « plus supportable » (voir guillemets). La chose la plus curieuse est que la première idée a été de faire une grande bibliothèque, mais quand on a demandé à Fernando VII, il a dit qu’aucun concept, qu’ils préféraient un théâtre, une scène où voir de grandes œuvres et de grands artistes.

Le Château de Valençay est extraordinaire et votre visite est très intéressante. Dans ce cas, nous ne nous sommes pas souciés que ce soit le dernier, il nous a surpris comme le dernier. (Billet simple 12 euros).