L’Auvergne doit son nom au peuple gaulois des Arvernes, puissante confédération regroupant les Gabales, les Vellaves, les Cadurques dont l’aire d’influence comprenait le Languedoc et l’Aquitaine. Vercingétorix prend le titre de roi en 52 av.n.è. Son père, Celtillos, avait été élu à cette fonction avant lui et il avait été exécuté par ses compagnons pour avoir voulu la rendre héréditaire. Vercingétorix réussit au cours de l’hiver -53/-52 av.n.è. l’alliance de toutes les tribus celtes autour de lui, en obtenant des “otages” (fils ou filles de rois) de chaque tribu, garants de leur fidélité et de leur alliance.

Le pays des Arvernes

D’après les fouilles récentes des archéologues (émission radio d’Yves Calvi avec chercheurs, d’octobre 2007), la capitales des Arvernes aurait été située entre Gergovie, Corent, Aulnat et plusieurs autres sites significatifs dans un périmètre de 35km, laissant extrapoler une population centrale de 150 000 habitants et de plus de 400 000 habitants pour l’ensemble du territoire.

Les Arvernes étaient l’une des plus puissantes et des plus riches tribus de Gaule antique du fait :

  • de son relief montagneux qui en faisait un véritable château fort, hors d’atteinte des différents envahisseurs (la Cebenna décrites par César);
  • de nombreuses mines d’or, d’argent et de métaux précieux (exploitées depuis 400 av. J.-C. au minimum);
  • de ses pâurages de Hautes-Terres dans lesquels les seigneurs confiaient de nombreux troupeaux;
  • de la maîtrise de la métallurgie et d’un artisanat complexe (Dans la Guerre des Gaules de César, Vercingétorix est décrit avec une grande armure faite de nombreuses pièces d’argent assemblées et reflétant le soleil); en particulier du travail du cuivre;
  • de la frappe de monnaies propres et de forts échanges avec les tribus voisines;
  • de la maîtrise de la céramique (ateliers de Lezoux etc.);
  • de leur influence sur des tribus voisines, et le ralliement des Eduens à la révolte de Vercingétorix.

Un des hauts lieux historiques d’Auvergne est celui de la bataille de Gergovie, qui serait situé à 12km de Clermont-Ferrand selon l’interprétation faite des écrits de César mais sans preuve tangible, où Vercingétorix battit Jules César en 52 av. J.-C., avant de le poursuivre avec ses troupes.

La victoire romaine à Alésia (Alise-Sainte-Reine) en Bourgogne, suite à la construction de pièges et fortifications sur plusieurs centaines de mètres par les légionnaires romains, conduira à l’emprisonnement de Vercingétorix à Rome et à la création de la ville d’Augusto Nemetum (ancêtre de Clermont-Ferrand), probablement sur l’un des sites arvernes existants. On y a retrouvé récemment le pied de 60cm d’une statue monumentale de 4.50m, représentant probablement un dieu ou empereur romain.

Au Ve siècle, Sidoine Apollinaire, noble arverne et premier évêque de Clermont, fournit un témoignage sur l’Auvergne de la fin de l’Antiquité.

L’Auvergne féodale

Au VIIe siècle, l’Auvergne est disputée entre Francs et Aquitains. Conquise par les Carolingiens, elle est intégrée un temps au royaume d’Aquitaine, sauf un alleu formant le comté d’Aurillac qui est donné au père de Géraud d’Aurillac et qui ne relèvera plus du comté d’Auvergne, mais directement du roi. Les comtes d’Auvergne, les Guilhemides vont lentement acquérir leur autonomie. Au Xe siècle, l’Auvergne fait l’objet de la rivalité entre les comtes de Poitiers et de Toulouse.

Le comté d’Auvergne couvre au Moyen Âge les actuels départements du Puy-de-Dôme, la moitié nord du Cantal ainsi que le petit tiers nord-occidental de la Haute-Loire avec le canton de Brioude. L’autre partie du Cantal constitue le domaine direct de Abbaye d’Aurillac, dont une partie a été inféodée aux vicomtes de Millau et forme le Carladès.

L’Auvergne connaît un régime féodal très dur, synonyme d’émiettement du pouvoir politique. L’évêque de Clermont soustrait sa ville à l’autorité des comtes qui favorisent du coup le développement de Montferrand toute proche. Plus tard, une usurpation du pouvoir comtal aboutit à la création par le comte légitime dépossédé d’un Dauphiné d’Auvergne indépendant du comté.

Tôt cependant, le pouvoir royal intervient dans la région. Philippe Auguste rattache la plus grande partie du comté au domaine royal: la terre royale d’Auvergne prend alors pour centre administratif Riom. Restant dans le giron de la famille capétienne, l’Auvergne est donnée en apanage à Alphonse de Poitiers, puis en 1360 comme duché à Jean Ier de Berry, qui rachète aussi le Carladès et dont une fille épouse le duc de Bourbon qui devient duc d’Auvergne. Les ducs de Bourbon acquièrent par mariage le Dauphiné d’Auvergne. Tous leurs domaines sont finalement confisqués par Franois Ier (1527).

Temps modernes

Un siècle après la Guerre de Cent Ans, l’Auvergne plonge dans les guerres de religion. Des milices calvinistes font des incursions dans le Haut-Pays, et prennent par surprise des châteaux ou des bourgs catholiques qu’ils rendent ensuite en contrepartie d’une ranon. Capitaine Merle en particulier, solidement implanté dans le Gévaudan voisin, ranonne Issoire mais échoue devant Saint-Flour. C’est ainsi que la ville d’Aurillac est prise, et son abbaye entièrement détruite.

En son temps, Philippe Auguste n’avait pu complètement soumettre la région: le comte s’était maintenu à Vic-le-Comte. La reine de France Catherine de Médicis, hérite par sa mère du dernier réduit du comté, ce qui permet l’intégration au domaine royal de ce dernier fief féodal en plein cur de l’Auvergne.

En 1665, Louis XIV instaure temporairement à Clermont et au Puy une cour criminelle d’exception, les Grands jours d’Auvergne, afin de faire droit à de nombreuses plaintes de personnes du peuple victimes des violences et des exactions de certains fonctionnaires ou membres de la noblesse d’Auvergne.

Au XVIIIe siècle la condition économique de la paysannerie s’améliore considérablement grâce à la politique avisée des intendants et des subdélégués d’Auvergne qui prennent le relais des abbayes et développent l’élevage, la fabrication du fromage, l’agriculture, les verreries, les forges, les routes.